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25 août 2016

Les Syriens en attente ! Impatience….

Article paru dans le journal « Le Progrès » du  11-08-2016

« On est soulagé de l’avoir. » Dans l’une des salles du Cada de Miribel, Alaa Alsalehalnbolsi et Samer Karroubi exhibent avec satisfaction les titres de séjour qu’ils viennent d’obtenir. L’Ofpra – Office français de protection des réfugiés et apatrides – a respecté le délai de trois mois pour délivrer aux 50 premiers arrivés Syriens, Iraniens et Érythréens le statut de réfugié. « C’est un titre de séjour de dix ans, précise le directeur, Pierre Viré. Les différents partenaires, comme les écoles, la Caf, Pôle emploi ou la Sécurité sociale ont été très réactifs pour l’ouverture des différents droits. » Le programme de relocalisation accepté par la France leur garantissait un traitement de dossier rapide.

Des relogements en octobre ?

Malgré tout, les deux réfugiés s’inquiètent. « On nous avait dit qu’on aurait un logement au bout de trois mois et on est là depuis sept mois, assure Alaa, réfugié syrien et père de trois enfants. À Saint-Nazaire, tous les réfugiés en ont déjà un. » Un déséquilibre que la direction du centre ne nie pas : « Ça dépend des préfectures, on n’y peut pas grand-chose. » Le manque d’intimité commence également à peser sur les migrants.

L’équipe du centre s’est pourtant renforcée pour faire face à cette vague d’arrivées, avec le recrutement de cinq personnes supplémentaires. Site pilote, le Cada de Miribel a été suivi de près par l’État. Une visite interministérielle a ainsi eu lieu le 18 juillet. « Ils ont été à l’écoute de notre analyse, de nos difficultés. Nous avons ressenti une volonté politique pour que cela marche, juge Pierre Viré. Notre demande principale concerne surtout le lancement de l’apprentissage du français dès leur arrivée, et non lors de l’obtention du titre de séjour. Cela permettrait de faire gagner à tout le monde au moins trois mois. »

Les enfants ont pu apprendre le français en étant intégrés à des classes de l’école Henri-Deschamps et du collège Anne-Frank. Mais les adultes ont eu plus de mal avec la langue. « On a eu six heures de cours à Lyon sur le mode de vie à la française et, à la fin, on a reçu un diplôme. Vous pensez que je vais pouvoir m’intégrer avec ça ?, peste Samer, réfugié palestinien qui a dû fuir la Syrie. J’ai appris à parler ukrainien et albanais mais pas français. »

Samer ne sait pas s’il s’installera à terme en France. Alaa, lui, restera, avant tout pour ses enfants. Malgré les retards, les premiers déménagements devraient avoir lieu en octobre, principalement dans l’Ain. « Mais, par la suite, estime le directeur, le département ne pourra pas absorber les demandes de tous. Comparé à d’autres, l’Ain fait déjà un gros effort pour l’accueil. »

Alfred Aurenche-Mateu, avec notre correspondante locale, Sylvie Decoeur