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12 juin 2018

Nouvelles de Bourg en Bresse – 04/06/2018

Compte-rendu de la réunion du 4 Juin 2018 aux Cabanes, 64 rue des prés de Brou.

Ordre du jour :

  1. Point sur la réunion prochaine avec la DDCS
  2. Epilogue du procès fait à Emmaüs
  3. Point sur les aménagements aux Cabanes
  4. Ateliers, animations
  5. Etats Généraux des Migrations à Paris
  6. Etape de la Marche Solidaire à Mâcon
  7. Distributions alimentaires
  8. Journée de rangement

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  1. Le rendez-vous avec la DDCS aura lieu le 20 juin. B. ne pourra s’y rendre mais K. est pressentie et R. ira également.
    Concernant le dispositif Dihal de logement et accompagnement des réfugiés évoqué dans le précédent compte rendu : Vanessa (Fondation Abbé Pierre) a eu un retour du Dihal selon lequel le dossier a bien été déposé mais non retenu, du fait d’une demande de relogement pour 1 an sans projet d’intégration. La DDCS, probablement informée de ces conditions, n’a pourtant pas aidé au montage du dossier. Par ailleurs, comment formuler un projet d’intégration pour des déboutés sans papiers et dans l’interdiction administrative de travailler?
  2. Procès Emmaüs. La reformulation de la peine prononcée à l’encontre de la Présidente d’Emmaüs : « coupable sans amende » n’autorise juridiquement pas à faire appel. Il n’y aura donc pas de suite à ce procès.
    Le directeur d’Alpha3A s’est rendu à l’AG d’Emmaüs (à laquelle il avait été invité) pour faire contrition.
    L’affaire est donc close. Nous attendons encore la réponse de l’Assurance d’Emmaüs pour la prise en charge des frais d’avocat engagés.
  3. La commission « travaux et aménagements » n’avait pas pu se réunir mais des visites du bidonville ont été faite par un architecte, un artisan poseur de panneaux solaires (P. , J.), un électricien (P.M).
    Dans les grandes lignes, il s’agit d’aménager les lieux en vue d’un prochain hiver passé dans les cabanes par les résidents : avoir un minimum de sanitaires, WC, douches et eau chaude ainsi q’un espace commun chauffé permettant aux enfants de déjeuner, goûter et faire leurs devoirs au chaud et à la lumière.
    Cela n’empêche pas la recherche de solutions de relogement, ni de continuer à demander des solutions auprès de la DDCS, des mairies qui se montreraient volontaires etc. Mais il semble qu’il vaut mieux anticiper sur les conditions hivernales.
    Un document de Jean-François en pièce-jointe détaille ces premiers projets.
    La commission « travaux et aménagements » doit être étoffée et comprendre des remplaçants pour un bon fonctionnement.
    Elle devra faire des propositions concrètes et chiffrées pour la transformation des lieux.
    Elle devra également trancher sur la question de l’accueil limité aux Cabanes et comment gérer cette limitation, par exemple en envisageant d’autres lieux.
    Elle devra enfin préfigurer le plus précisément possible le fonctionnement d’une association qui serait en charge de la gestion de ce lieu.
    Par la création d’une telle association, il s’agit de bien faire la part entre la gestion du quotidien aux Cabanes et l’action politique et militante du collectif. Cette association serait également plus à même de recevoir des dons et participations.
    La commission « travaux et aménagements » se réunira mercredi 6 juin à 14h15 aux Cabanes.
  4. Ateliers et animations. N. indique qu’il y a eu beaucoup de demandes d’ateliers artistiques l’année dernière et que cette année il y a déjà des demandes pour des goûters, jeux etc. Cela concerne à la fois ceux qui souhaitent proposer des ateliers et ceux qui souhaitent y assister. La page Facebook permet d’annoncer ces ateliers et de les ouvrir vers l’extérieur à un public plus large.
    Des personnes à qui transmettre les demandes seraient utiles pour accompagner ceux qui viennent pour la première fois. B. et J. sont volontaires.
    A noter que les enfants résidents au bidonville sont au centre de loisir l’été pour les 12-17 ans. 27 cartes sont également en cours pour le parc de loisir de Bouvent.
  5. B. et D. se sont rendues aux Etats Généraux des Migrations à Paris où environ 300 personnes ont oeuvré à la rédaction d’un Manifeste des Assemblées Locales réunies pour la 1e session plénière des Etats Généraux des Migrations, sorte de catalogue de mesures communes en faveur d’une meilleure politique migratoire. Voir le document en pièce jointe.
    Une opération équivalente a été faite en Italie, sous Berlusconi, qui avait abouti à la régularisation de cent-mille sans-papiers. Actuellement des opérations similaires ont lieu également en Allemagne et en Suisse, visant finalement à une construction européenne des migrations.
  6. Marche Solidaire. Environ 15 personnes du CSM et des résidents des Cabanes se sont déplacés à l’étape Mâconnaise de la Marche Solidaire entre Vintimille-La Roya et Calais.
    La manifestation a eu lieu au départ du pont François Mitterrand pour se rendre au Château communal de Sancé pour une table ronde et un repas chaleureux et festif. D. avait fait une pancarte CSM Bourg-en-Bresse remarquée et appréciée du collectif mâconnais qui est demandeur d’une rencontre avec le CSM de Bourg.
    Les tables rondes qui n’avaient peut-être pas une dimension politique suffisante ont été cependant l’occasion de discussions et présentations intéressantes avec d’autres groupes solidaires.
    L’étape suivante à Tournus suivie par C. et B. du Collectif a permis de voir qu’une forte mobilisation avait lieu dans cette petite ville, y compris des politiques. Trois familles de déboutés y vivent et y travaillent.
    M-F. rapporte que la présentation du film « Libre » de Michel Toesca a eu lieu lors du rassemblement sur le plateau des Glières. Ce film est également projeté Mercredi à Lyon. M-F contactera le Cinémateur au nom du CSM pour proposer sa projection à Bourg-en-Bresse.
    Plus d’infos sur le film :https://www.jour2fete.com/distribution/libre
  7. Distributions alimentaires.
    La distribution alimentaire du 18 mai devant le lycée a été l’occasion de rencontrer un public intéressé, ouvert à la discussion bien que peu renseigné. L’opération serait à refaire.
    un camion réfrigéré serait utile au vu des règles sanitaires mais pour l’instant c’est un équipement dont le collectif ne dispose pas. Le risque est de perdre la nourriture.
    La distribution publique devant la mairie le 25 mai a été l’occasion, en attendant le camion de la banque alimentaire, d’un concert offert par C. et le Sister System. Voir le précédent compte-rendu de J. par courriel du 1e juin avec photos. Les discussions sérieuses sont difficiles à engager avec les passants ou commerçants sur place; cela se résume souvent à des opinions tranchées, toutes faites.

    La distribution alimentaire reste un sujet délicat au sein du collectif comme parmi les récipiendaires. La quantité de nourriture n’est pourtant pas un problème, il y en a en surplus à la banque alimentaire.
    Certains considèrent que cette organisation n’est pas du ressort du collectif et qu’il ne devrait plus s’en charger. Cela voudrait dire laisser les résidents aller chercher leur subsistance ou leur déposer sans autre intervention. Il s’agit d’alléger la tâche du collectif et notamment de J. Mais la banque alimentaire n’est pas accessible à d’autres que les membres des associations. Les résidents ne peuvent donc pas y aller seuls. Par ailleurs J. qui a l’expérience des distributions affirme qu’il est nécessaire que quelqu’un d’extérieur soit là pour superviser et temporiser car des tensions et conflits peuvent éclater entre familles ou entre les résidents des Cabanes et ceux des foyers et hôtels venus également bénéficier de l’aide alimentaire.
    Les Restos du Coeur pourraient prendre le relais. Mais ils ne distribueront que s’il n’y a plus de distribution aux Cabanes. Les critères d’accès aux Restos du Coeur sont à vérifier. Les familles présentes interrogées se montrent assez favorable à cette solution qui éviterait les conflits chez eux. Ils se sentent eux-mêmes en insécurité face à la venue d’autres familles qui viennent bénéficier de l’aide ou s’installer.
    Une autre solution serait de ne distribuer aux Cabanes qu’à ceux qui y résident. Mais il est évidemment délicat de refuser la nourriture qu’on sait pouvoir obtenir en abondance. Il faudrait alors assurer également des distributions auprès des foyers et hôtels et autres lieux où vivent des déboutés. Mais les bras manquent.
    L’idée d’une commission « distribution et banque alimentaires » au sein du collectif est proposée. Pour l’instant une délégation constituée de C., J. et S. ira interroger les Restos du Coeur pour savoir quels sont les points de blocage à une distribution aux déboutés résidents des Cabanes. S’il s’agit de la quantité de nourriture le problème doit pouvoir être résolu.
    J. va par ailleurs tenter de dresser une liste claire et juste des personnes et familles habitantes des Cabanes afin de pouvoir, si cette solution est envisagée, cantonner la distribution à ces seuls inscrits. Cette liste permettra aussi (sans donner les noms) d’indiquer aux Restos du Coeur le nombre de repas supplémentaires à délivrer. Rappelons que le nombre de personnes qui viennent à la distribution alimentaire augmente à chaque fois.
    M. remplacera J. lundi pour la distribution alimentaire.
  8. Une journée de rangement est proposée par M. Des membres du groupe dit « de Thoirette » pourraient être mobilisés et apporter outils et camionnette pour une journée de travail aux abords des bâtiments : déblayage, organisation d’espaces, trajets en déchetterie etc. Clément a apporté une pelle et une pioche et les résidents présents se montrent intéressés. Une date sera proposée lundi prochain.
  9. Divers
    Une scène ouverte pourrait être installée pour la fête de la musique. A préciser lundi.

    Les résidents ont fait part lors de la réunion d’un événement : une famille récemment installée sans y être autorisée a fait brûler dans un poêle des matières plastiques qui ont dégagé d’importantes fumées. Des voisins ont alerté les pompiers qui se sont déplacés. L’incident est sans conséquence mais les familles résidentes se sentent insécure face à des nouveaux arrivants. Cela renvoie à la délicate question de la limite d’accueil du lieu, à ses aménagements et à la difficile organisation de la vie quotidienne en commun dans des conditions aussi précaires.