Rencontre à Bourg en Bresse avec la DDCS
Compte-rendu de la réunion avec la DDCS jeudi 27 septembre 2018
Cette réunion fait suite à une série de rencontres qui visent à trouver une solution digne pour donner un logement aux personnes abritées au squat du Pennessuy.
Sont présents : des représentants de la DDCS, du bureau des étrangers de la Préfecture, d’alfa3a. La mairie de Bourg d’habitude représentée par Baptiste Monnot est absente. Côté associations, sont présents : Emmaüs (Bernadette Perraud et Karine Terraz), Collectif Solidarité Migrants (Carole Gerbaud), Les Cabanes Solidaires (Jean Leclair et Dritan Cela, albanais.), Cent pour une toit-01 (Charles Vieudrin), Fondation Abbé Pierre (Vanessa Brossard).
À la dernière réunion, Laurent Willeman, directeur de la DDCS avait annoncé la création de 30 places destinées à héberger les occupants du bidonville. Nous avions alors pointé l’insuffisance à loger tous les occupants. À l’époque, il n’avait pas pu nous en dire plus, ni la localisation, ni le mode, appartements ou foyer.
Tour de table
Jean Leclair annonce la création de l’association « Les cabanes solidaires » avec une co-présidence composée d’un militant et d’un habitant du bidonville. C’est au cours de l’hiver passé, quand leur a été faite la proposition d’intégrer le dispositif d’hiver au 40 de la rue des prés de Brou, qu’est née la volonté chez les occupants de se structurer et de se responsabiliser. Les occupants ont nettoyé les abords du site, enlevé les carcasses de voitures et interdit l’accès aux voitures pour la sécurité des enfants. Son objectif est d’améliorer les conditions de vie, de sécuriser le bidonville et e travailler pour une résorption pacifique et progressive du bidonville au fur et mesure des possibilités d’accès aux droits communs de chaque occupant.
Jean donne ensuite des informations sur les occupants du bidonville : environ 80 personnes dont 26 mineurs et 18 hommes seuls. Parmi les adultes, on compte une majorité de femmes (26). Ce sont pour la plupart des déboutés, on note 2 familles et 5 personnes seules en cours de procédure.
Charles Vieudrin donne des informations sur l’association Cent pour un toit-01 : 10 appartements dont un à Ambérieu en Bugey, 1 chambre meublée, 40 personnes hébergées et un groupe en formation à Oyonnax ; une aide apportée à la création de Cent pour un toit Mâcon.
Présentation du plan d’évacuation du bidonville.
Depuis le début de nos discussions, la volonté de la DDCS avec l’accord du préfet est de supprimer le bidonville.
Laurent Willeman annonce qu’il va mettre à disposition des appartements de Dynacité, du F2 au F5 à Dortan pour héberger les familles. L’opérateur sera alfa3a qui prend déjà en location dans ces immeubles, des appartements occupés par 37 « statutaires » (personnes ayant des papiers, accompagnés vers la sortie) et 17 étrangers malades. Les familles venant de Bourg resteront regroupées dans des immeubles contigus. Les écoles maternelle et primaire sont à proximité, les collèges et lycées sont ceux d’Arbent, desservis par les transports en commun. Alfa3a dispose sur place de personnels d’accompagnement.
Alfa3a prendra en location les appartements nécessaires, une option a déjà été mise sur 12 logements qui seront totalement équipés. La DDCS précise qu’elle ne s’engage à héberger que les familles, à l’exclusion des hommes seuls.
Il n’est pas possible à la DDCS de s’engager sur une durée.
Nous demandons des précisions concernant les personnes à qui aucune proposition de relogement ne sera faite.
Bernadette précise que nous travaillerons pour une résorption pacifique et progressive au fur et mesure des possibilités d’accès aux droits communs dans le respect des personnes même si elles sont déboutées du droit d’asile si la préfecture ne décide pas l’évacuation contrainte des lieux.
La DDCS précise que la priorité c’est la fermeture du site. Qu’elle est en mesure de trouver une solution pour les familles dans des appartements, quelques nuits d’hôtel pour les autres. Si elles ne quittent pas le site, cela se fera avec la force.
Ce plan est une grande chance, grâce à l’accord exceptionnel du préfet Arnaud Cochet, la DDCS a consenti à créer des places supplémentaires pour des déboutés, pour que le bidonville soit totalement vide au 1ernovembre. « Les hommes seuls, c’est votre problème ! »
Calendrier
L’association « Les cabanes solidaires » s’engage à actualiser la liste des occupants et à la fournir à la DDCS dans la semaine N°40. A notre demande (après la réunion), Laura Di Genova de la DDCS viendra présenter le projet aux occupants lors de leur réunion hebdomadaire du 1eroctobre .
Cette liste sera actualisée elle comprendra 2 familles en situation particulière : une dont une partie est logée au foyer Renoir et l’ autre au bidonville et une autre famille endébut de procédure. La DDCS donne son accord pour cet ajout.
Les familles pourront déménager au fur et à mesure de la mise à disposition des logements dans les semaines 43 et 44 (vacances de Toussaint).
Fermeture du site
Laurent Willeman confirme qu’il appartient au propriétaire et/ou aux associations d’assurer la fermeture du site et d’interdire de nouvelles installations. Il reconnait que la promesse de ne pas accueillir de nouvelles personnes a été tenue.
Pour la fermeture du site, la DDCS nous recommande de nous rapprocher de la Mairie, voire de CA3B ( ?).Le départ du site n’est pas une option sinon M. Willeman déclare qu’on laisserait de coté la proposition.
Bernadette Perraud reformule que notre objectif est d’agir sur les causes qui ont amené les personnes à avoir recours au bidonville sinon ce ne sera qu’une évacuation qui précarisera encore un peu plus les personnes.
La DDCS ne peut s’engager sur des décisions qui appartiennent au préfet, au cas par cas. Laurent Willeman met en garde les associations ; si la proposition de relogement n’est pas acceptée, il se peut que le préfet ordonne l’évacuation du site pour cause d’insalubrité.
Plan hiver
Les locaux du 40 de la rue des prés de Brou seront réouverts cet hiver, mais pas au début. Il s’agit d’un dernier recours en cas de grand froid et après avoir activé toutes les autres possibilités (150 places hiver). Ceci pourrait être de nature à éviter de nouvelles installations dans les anciens locaux d’Emmaüs.
Laurent Willeman est prêt à accorder quelques nuits d’hôtel aux majeurs isolés du bidonville en attendant qu’ils trouvent eux-mêmes une solution d’hébergement.
Projet pour les personnes
Combien de temps pour sortir du projet ? Quel projet ? Les habitants veulent sortir de l’illégalité, pouvoir travailler et donc une sortie par le haut. A long terme, nous ne savons ce qu’il adviendra de l’Albanie et du Kosovo ‘entrées dans l’Europe ?).
Il faut du temps pour résorber pacifiquement et progressivement le squat. Le logement doit venir naturellement comme l’aboutissement d’un processus pour sortir de fait du bidonville par le haut.
Projet immobilier sur le site
Le projet d’une construction modulaire (pré-GUDA) et d’un lieu associatif « Ambassade des solidarités » n’est pas abandonné. Il faut qu’alfa3a et Emmaüs trouvent une solution pour la mise à disposition ou la vente du terrain.
L’avenir du site sera négocié plus tard.
NOUVEAU RENDEZ-VOUS à la DDCS, LE VENDREDI 9 NOVEMBRE à 14 H 00
CR rédigé par C. et relu par les participants représentants des associations